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Présidentielle au Venezuela: Juan Guaido candidat aux primaires de l'opposition

Trois personnes, dont l'ancien «président par intérim» du Venezuela, sont candidates aux primaires de Voluntad Popular, prévues le 22 octobre prochain

Juan Guaido, le 8 février 2019 à Caracas.  — © FEDERICO PARRA / AFP
Juan Guaido, le 8 février 2019 à Caracas. — © FEDERICO PARRA / AFP

Juan Guaido revient sur la scène politique par la petite porte. Reconnu «président par intérim» du Venezuela de 2019 à 2022 par l'opposition et une partie de la communauté internationale, il sera candidat aux primaires de l'opposition pour affronter le président Nicolas Maduro lors de la présidentielle de 2024, a annoncé son parti mardi.

«Il a été décidé que Juan Guaido serait le candidat de Voluntad Popular», a déclaré lors d'une conférence de presse Freddy Superlano, coordinateur politique du parti créé par Leopoldo Lopez, figure de l'opposition en exil en Espagne.

Freddy Superlano (au centre) lors de la conférence de presse à Caracas, mardi 7 mars. — © LEONARDO FERNANDEZ VILORIA / REUTERS
Freddy Superlano (au centre) lors de la conférence de presse à Caracas, mardi 7 mars. — © LEONARDO FERNANDEZ VILORIA / REUTERS

Juan Guaido a tweeté plus tard qu'il s'agissait d'une «grande responsabilité» d'avoir le soutien du parti, ajoutant qu'il «continuerait à parcourir le pays (...) en accord avec les besoins et les aspirations de notre peuple».

L'opposition a promis d'organiser des primaires le 22 octobre prochain, en vue de la présidentielle de 2024 dont la date n'a pas été fixée. Pour le moment, Henrique Capriles, autre figure de l'opposition, deux fois candidat à la présidentielle, et Maria Corina Machado, de l'aile la plus radicale de l'opposition, ont également officialisé leur participation.

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Une «présidence» fictive et dénuée de pouvoir

Ancien président de l'Assemblée nationale, Juan Guaido, 39 ans, s'était rendu célèbre en se proclamant en janvier 2019 «président intérimaire» après la réélection de Maduro en 2018.

L'opposition, qui avait boycotté le scrutin, et une partie de la communauté internationale dont les Etats-Unis et la France, n'avaient pas reconnu la victoire de Maduro soutenant l'initiative de Guaido. Celui-ci s'était vu notamment confier le contrôle des avoirs vénézuéliens gelés à l'étranger par les sanctions contre le pouvoir.

Toutefois, le soutien à cette «présidence» fictive et sans pouvoir s'était étiolé au fur et à mesure que l'expérience paraissait vaine. L'opposition - très divisée - y avait mis fin en décembre dernier. Selon certains analystes, une partie de l'opposition ne voulait alors pas que Guaido profite de son statut de «président» pour apparaître comme le leader de l'opposition.

L'éligibilité des figures de l'opposition en question

Comme son rival Capriles et de nombreuses autres personnalités de l'opposition, Guaido est en principe inéligible après des décisions de justice. Mais l'opposition a toujours réfuté l'inéligibilité de ses cadres, accusant la justice d'être aux ordres du pouvoir.

L'éligibilité de toutes les figures de l'opposition est l'un des points cruciaux des négociations qui durent depuis des années au Mexique entre pouvoir et opposition. L'opposition veut obtenir que tous les candidats puissent se présenter.

Le dialogue au Mexique est paralysé depuis novembre dans l'attente du versement de fonds gelés par les sanctions internationales contre Maduro pour faire face à la crise humanitaire.

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Freddy Superlano a notamment souligné que les partis devaient être «capables» de désigner un candidat de substitution si la justice ne levait pas les inéligibilités avant le scrutin, après avoir «épuisé la voie de la négociation» avec le pouvoir.